Prévoir la propagation du coronavirus

Une méthode permettant de prévoir la propagation de l’épidémie de coronavirus a été inventée et développée par les professeurs Segal et Geiger de l’Institut Weizmann avec le professeur Yuval Dror de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Cette méthode pourrait permettre aux autorités sanitaires de concentrer leurs efforts sur les zones touchées ou qui vont être touchées par l’épidémie et de prendre des mesures moins contraignantes ailleurs.

Cette méthode consiste à surveiller les symptômes dans la population israélienne en utilisant les données recueillies dans un questionnaire auquel ont répondu des personnes en bonne santé ou contaminées. Pour cela, un outil appelé PredictCar a été développé. C’est un sondage qui demande quotidiennement aux Israéliens d’indiquer leur localisation (y compris la rue et le quartier) ainsi que les symptômes associés à une infection au SRAS-Cov-2, le virus qui cause Covid-19. A ce jour, plus de 75000 personnes ont répondu à ce questionnaire. Les réponses permettent de suivre la propagation des symptômes causés par le virus et l’analyse repose sur les algorithmes de Big Data et de l’intelligence artificielle. Tout est fait pour garantir l’anonymat des réponses.

L’analyse préliminaire des données indique une augmentation significative des symptômes rapportés par le public dans des zones où des patients connus étaient passés. Cette cartographie, précise au niveau du voisinage, permettra aux autorités sanitaires de concentrer leurs efforts dans les zones contaminées et dans les zones ou une propagation du virus sera prévisible.

Carte municipale / régionale des symptômes du COVID-19. Chaque région est caractérisée par le rapport entre le nombre de symptômes rapportés et le nombre de réponses. En rouge, taux élevé de symptômes, en vert faible taux.

Selon le Professeur Segal, « Ce questionnaire est le seul outil qui peut présenter une image générale de l’épidémie dans le pays. Il est important de noter que ce questionnaire ne remplace pas les efforts pour augmenter le nombre de tests permettant d’identifier les porteurs du virus. Cependant les tests ne pourront jamais couvrir l’intégralité de la population pour des raisons logistiques et à cause des contraintes budgétaires. Nous pensons que notre méthode fournira un outil stratégique au ministère de la Santé pour faire face à la crise. »

Les professeurs Segal et Geiger avec le professeur Ran Balicer (Clalit Research Institute) ont récemment publié un article sur le site MedrXiv concernant cette méthode et l’ont proposée à d’autres pays. Elle a commencé à être adoptée aux États-Unis, en Grande Bretagne, Allemagne, Espagne et en Malaisie.

Le professeur Segal est, avec des collègues américains, le fer de lance pour la création d’un consortium international dont le but est de partager des méthodes, des idées et des données pour construire des outils de prédiction et comparer les résultats d’un pays à l’autre.



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